Il aurait été possible pour les manifestations qui avaient englobé la plupart des villes algériennes de se limiter à un certain degré d’affrontements entre les deux parties. Mais l’appareil militaire colonial, constamment à l’affût du peuple algérien, avait affirmé à ses démembrements, la nécessité de réprimer les Algériens pour éviter que ceux-ci ne s’insurgent contre la France. Il saisit donc cette occasion pour s’attaquer à des Algériens désarmés, qui avaient naïvement cru à la politique et aux promesses des partisans de la liberté et de la démocratie.
La France avait employé tout son appareil militaire et mobilisé toutes les ressources matérielles et humaines pour tuer les Algériens. Les groupes d’autodéfense, les miliciens, les colons, la police et la gendarmerie avaient tous participé à ces massacres collectifs. L’armée française mit en branle toutes ses forces terrestres, aériennes et maritimes contre un peuple désarmé ayant voulu exprimer ses sentiments de joie et de victoire.
Tous les politiciens français avaient approuvé ses massacres dont rougirait l’humanité et s’étaient accordés pour sanctionner les Algériens et les réprimer. Le journal communiste "Liberté" avait appelé à la nécessité de liquider les Algériens, justifiant leurs crimes par le fait que les Algériens avaient enfreint les lois d’exception leur interdisant tout déplacement d’un endroit à l’autre. Dans l’un de ses rapports, un des chefs militaires français reconnaît : " …Nous avons détruit totalement tous les villages, les arbres, les champs et les pertes occasionnées par nos troupes à ces populations sont inestimables. Si certains se demandent, si nous avons bien ou mal agi, je leur répondrais que c’est là l’unique méthode pour soumettre les habitants et les pousser à partir …"
A propos des massacres de mai 1945, un journal américain avait écrit que les Français avaient utilisé un grand nombre d’avions pour frapper les civils algériens, que les bombardiers français avaient détruit des villages entiers peuplés d’habitants dans les environs de Sétif au cours d’une campagne qui dura neuf jours. En plus des massacres collectifs, les troupes coloniales eurent recours à l’emprisonnement et aux condamnations à mort de tous les suspects.
Même si les comptes-rendus colonialistes français ont minimisé le nombre de morts, les estimations algériennes l’ont situé entre 45000 et 100.000 Algériens tandis que les rapports étrangers évoquent une moyenne de 50.000 à 70.000 morts. Les recherches continuent pour découvrir la vérité sur les crimes du colonialisme français en Algérie qui ont dépassé les limites. Les comptes-rendus militaires français eux-mêmes affirment que la répression s’est poursuivie jusqu’en 1946 mais la France s’est employée par tous les moyens à enterrer la vérité.
I- Compréhension de l’écrit:
1- Relevez les indices de temps et de lieu permettant d’ancrer ce texte dans l’Histoire algérienne. Par quel champ lexical, ces indications sont-elles renforcées ?
2- Quel événement évoque-t-on dans ce texte ?
3- Par quel argument la France tente-elle de justifier le non respect des règles humanitaires dans ses rapports avec les algériens ?
4- L’esprit de l’armée française a été dominé par des tendances agressives et sauvages.
Relevez deux expressions qui le montrent.
5- En introduisant le témoignage d’un militaire français dans le texte, l’auteur s’arrête-il pour:
· faire éloge de la stratégie de l’armée française en Algérie.
· rendre justice à l’armée française.
· évoquer une reconnaissance implicite de l’extermination pratiquée par l’armée française.
Recopiez la bonne réponse.
6- Est-ce que le nombre de victimes annoncé par les français était exacte ?
Justifiez votre réponse en relevant une expression du texte.
7- «…la France s’est employée par tous les moyens à enterrer la vérité. »
L’expression soulignée veut dire: à dénoncer la vérité
à dissimuler la vérité.
à glorifier la vérité.
Choisissez la bonne réponse.
8- Un journal américain avait écrit que les Français avaient utilisé un grand nombre d’avions pour frapper les civils algériens, que les bombardiers français avaient détruit des villages entiers peuplés d’habitants dans les environs de Sétif au cours d’une campagne qui dura neuf jours.
Réécrivez cet énoncé en commençant ainsi:
Un journal américain avait écrit: « …………………………………………………………………… »
Expression Ecrite : Traitez l’un de ces sujets au choix.
Sujet 1: Résumez le texte au quart de sa longueur.
Sujet 2: Dans un rapport adressé à Napoléon III, l’un des généraux français a résumé la détermination de l’administration française à combattre les institutions culturelles algériennes en disant : « Nous sommes tenus de créer des entraves aux écoles musulmanes…chaque fois que nous le pouvons…En d’autres termes, notre objectif doit être de détruire le peuple algérien matériellement et moralement ».
Rédigez un texte historique à travers lequel vous expliquerez comment les institutions culturelles et religieuses ont été également l’objet d’une destruction barbare qui a favorisé la détérioration de la culture et du niveau de l’enseignement dans la société algérienne,